LA TAPISSERIE AU XV° SIÈCLE                        103
Hercule Ier d'adresser de nombreuses commandes aux tapissiers de la Flandre.
La fabrique de Ferrare traverse une période difficile pendant le premier tiers du xvr9 siècle ; elle ne sortira de son apathie qu'après l'avènement du duc Hercule II (1534-1559), pour atteindre, sous l'habile impulsion de ce prince éclairé, l'apogée de sa splen­deur.
Sienne. — Après l'atelier de Ferrare paraît celui de Sienne. Sa création est due à un Bruxellois dont il a été question plusieurs fois déjà, l'actif et industrieux Rinaldo Boteram, fils de Gautier. En 1438, la ville lui accorde pour deux ans une subvention an­nuelle de 20 florins, à la condition de fonder un atelier et d'in­struire des élèves. Â l'expiration du délai, le marché est renouvelé pour six ans. Mais Boteram ne tarde pas à abandonner son entre­prise et à partir pour Ferrare. Dès 1442, il est remplacé par Jacquet, fils de Benoît d'Arras. Moyennant 45 florins de traitement annuel, celui-ci s'engage à installer deux grands métiers et à enseigner la tapisserie à quiconque se présentera. Jacquet déploya une certaine activité. Pendant son séjour à Sienne, il avait tissé plus de qua­rante pièces, comprenant un certain nombre de banquiers. C'est à cette époque qu'il exécute pour le pape Nicolas V une Histoire de saint Pierre, en six pièces, pour le prix de 523 florins d'or.
Après 1456 il n'est plus question de l'atelier de Sienne. Le palais de la Seigneurie possédait, il n'y a pas longtemps, ef conserverait encore, si nous eh croyons des renseignements particuliers, un cer­tain nombre de tentures de la façon de Jacquet d'Arras.
Rome. — Il serait bien extraordinaire que les papes, ces dilet­tantes passionnés, n'eussent pas figuré parmi les protecteurs italiens de la tapisserie. Toutefois le premier atelier de Rome ne date que du règne de Nicolas V (1447-1455). Durant la dernière année de son pontificat, un Parisien, Renaud de Maincourt, est chargé de l'exécution d'une tenture représentant la Création du monde, pièce qui jouissait encore au xvi6 siècle d'une grande réputation. A peine Renaud de Maincourt avait - il terminé sa tâche, qu'il quit­tait Rome, dès 1456. Il faut attendre jusqu'au milieu du xvi- siècle une nouvelle tentative pour doter Tanville éternelle d'un atelier de haute lice.